Aritz López Garai : « Nous voulons que la Mauritanie soit fière en nous regardant jouer »

CAFOnline.com a interviewé Artiz López Garai, le sélectionneur de la Mauritanie pour le Championnat d’Afrique des Nations CAF PAMOJA 2024
Pour sa quatrième participation au CHAN CAF , la Mauritanie ambitionne de franchir un nouveau cap
Un sélectionneur espagnol déterminé à construire une équipe compétitive et respectée
À quelques jours du coup d’envoi du Championnat d’Afrique des Nations PAMOJA 2024, prévu du 2 au 30 août en Afrique de l’Est (Kenya - Tanzanie - Ouganda), la Mauritanie se prépare avec sérieux sous la direction de son sélectionneur, Aritz López Garai.
L’ancien milieu de terrain espagnol, passé notamment par le Real Valladolid, Tenerife et le Rayo Vallecano, a été nommé à la tête de la sélection des joueurs locaux avec une idée claire : construire un collectif discipliné, compétitif et porteur d’espoir pour tout un pays.
La Mauritanie disputera cette année sa quatrième phase finale du CHAN CAF . Après un parcours prometteur lors de la dernière édition en Algérie, conclu par un quart de finale historique, les Mourabitounes veulent continuer à grandir. Le Groupe B, où ils affronteront la Tanzanie (co-pays hôte), le Burkina Faso, Madagascar et la République Centrafricaine, promet une rude bataille.
Dans cet entretien accordé à CAFOnline.com, López Garai évoque les ambitions de son équipe, le défi que représente ce tournoi continental et l’importance de faire rayonner la Mauritanie à travers le football. Avec calme, lucidité et détermination, il trace les grandes lignes de sa mission.
CAFOnline.com : Comment jugez-vous l’état de forme de votre équipe à quelques semaines du coup d’envoi du CHAN 2024 ?
Aritz López Garai : Nous sommes dans une bonne dynamique. La préparation se déroule avec beaucoup d’intensité, de sérieux et de rigueur. Les joueurs adhèrent pleinement au projet et répondent aux exigences du staff. Nous avons programmé plusieurs matchs amicaux face à des sélections et clubs de bon niveau, afin d’évaluer notre capacité à répondre aux différents scénarios que nous pourrions rencontrer dans la compétition.
Le tirage au sort vous a placés dans le Groupe B avec des adversaires solides. Quelle analyse faites-vous de cette poule ?
C’est sans aucun doute l’un des groupes les plus homogènes. Affronter la Tanzanie chez elle constituera un véritable défi. Le Burkina Faso, la Centrafrique et Madagascar sont des équipes qui, comme nous, peuvent créer la surprise. Il faudra être prêts mentalement et physiquement pour gérer ces quatre matchs de groupe qui s’annoncent très exigeants. Il n’y a pas de calcul à faire : nous devons aborder chaque match comme une finale.
Lors de la dernière édition, la Mauritanie avait atteint les quarts de finale pour la première fois de son histoire. Est-ce un cap à dépasser ?
C’est à la fois une référence et un objectif. On ne peut pas nier que cette performance historique crée de l’attente. Mais il faut aussi rappeler que les formats sont différents. En 2022, la Mauritanie était dans un groupe à trois, avec seulement deux matchs à jouer. Cette fois, il y aura cinq équipes dans notre poule, donc quatre matchs dès le premier tour. Cela change beaucoup de choses en termes de gestion d’effectif et de récupération. Nous voulons franchir un palier, mais sans brûler d’étapes.
Vous allez vivre votre première grande compétition sur le continent africain. Comment abordez-vous ce challenge personnel ?
Avec beaucoup d’humilité. Le football africain a ses spécificités, son rythme, sa passion. C’est une chance d’y prendre part. Je veux apprendre, mais aussi transmettre. En tant qu’entraîneur européen, je me dois de m’adapter à la réalité du groupe, aux conditions locales, au contexte culturel. Mais ce qui ne change pas, ce sont les valeurs que je veux insuffler à mon équipe : discipline, courage, intelligence collective.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour ce CHAN avec la Mauritanie ?
Notre ambition ne se résume pas à un résultat chiffré. Bien sûr, nous voulons aller le plus loin possible. Mais ce que nous visons surtout, c’est de produire un football qui rassemble, qui donne de la fierté à notre peuple. Je veux que les Mauritaniens se reconnaissent dans cette sélection. Qu’ils ressentent de la dignité et de l’émotion en nous regardant jouer. Le CHAN doit être une vitrine pour nos joueurs locaux, un moteur pour notre football. C’est aussi une façon de répondre positivement à la déception née de l’absence en Coupe d’Afrique des Nations 2025. Ce tournoi est une opportunité de montrer que la Mauritanie a de la ressource, de l’envie et une vraie identité de jeu.
CAF